Nous ne devons pas échouer à Gaza
Médecins du Monde signe une déclaration commune
30 organismes d’aide internationaux : « Nous ne devons pas échouer à Gaza. »
(26 février 2015) – Six mois se sont écoulés depuis qu’un cessez-le-feu a mis fin le 26 août 2014 à plus de sept semaines de combats entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza. En tant qu’agences de l’ONU et qu’ONG internationales opérant à Gaza, nous sommes inquiets des progrès limités que nous constatons dans la reconstruction de la vie des victimes et dans la lutte contre les causes originelles du conflit.
Le blocus imposé par Israël continue, le processus politique et l’économie sont paralysés, et les conditions de vie empirent. La reconstruction et la réparation de dizaines de milliers de logements, d’hôpitaux et d’écoles endommagés ou détruits par les combats progressent à un rythme déplorable. Les tirs de roquettes sporadiques de la part des groupes armés palestiniens ont repris. Dans l’ensemble, les progrès insuffisants ont accru le désespoir et la frustration au sein de la population, dont plus des deux tiers sont des réfugiés de Palestine.
Les conditions de vie à Gaza étaient déjà dures avant les derniers combats. La plupart des résidents ne pouvaient pas subvenir à leurs besoins alimentaires et, sur sept ans de blocus, n’ont eu qu’un accès très limité aux services de base tels que les soins de santé, l’eau et les sanitaires.
Mais depuis juillet, la situation s’est encore largement dégradée. Quelque 100 000 Palestiniens restent déplacés cet hiver, vivant dans des conditions terribles dans des écoles et des abris de fortune qui ne sont pas prévus pour le long terme. Les coupures de courant planifiées durent jusqu’à 18 heures par jour. Le non-paiement continu des salaires des employés du secteur public et le manque de progrès dans le gouvernement d’unité nationale contribuent à augmenter les tensions. Du fait des strictes restrictions de déplacement, la plupart des 1,8 millions de résidents sont pris au piège dans l’enclave côtière, sans espoir pour l’avenir.
Les plus touchés par ces difficultés sont les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, handicapées, les femmes et près d’un million d’enfants, qui ont subi des souffrances inimaginables au cours de trois conflits majeurs en six courtes années. Les enfants n’ont pas suffisamment accès à une éducation de qualité et plus de 400 000 d’entre eux ont besoin d’une aide psychosociale immédiate.
Dans ce contexte, la communauté internationale n’apporte pas une aide appropriée à Gaza. Seule une petite partie des 5,4 milliards de dollars promis au Caire est arrivée jusqu’à Gaza. L’aide financière aux familles qui ont tout perdu a été suspendue et d’autres aides vitales sont indisponibles par manque de financements. Un retour des hostilités est inévitable si aucun progrès n’est fait et si les causes originelles du conflit ne sont pas résolues.
En tant que puissance occupante, Israël porte la plus lourde responsabilité et doit respecter ses obligations au titre du droit international. En particulier, Israël doit lever totalement le blocus, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU 1860 (2009). Le cessez-le-feu fragile doit être renforcé et les parties doivent reprendre les négociations afin de résoudre le conflit israélo-palestinien dans son ensemble. Toutes les parties doivent respecter le droit international et celles responsables de violations doivent être traduites en justice. La responsabilité et le respect du droit humanitaire international et des droits humains internationaux sont des prérequis indispensables à une paix durable. Il est également impératif que l’Égypte ouvre le point de passage de Rafah, de toute urgence à des fins humanitaires, et que les promesses de dons se traduisent par des versements concrets.
Nous ne devons pas échouer à Gaza. Nous devons concrétiser l’objectif de faire de Gaza une zone vivable et une pierre angulaire de la paix et de la sécurité pour toute la région.
- SIGNATAIRES
- ActionAid
- Alianza por la Solidaridad
- DanChurchAid
- Diakonia
- Handicap International
- Helpage International
- Medical Aid for Palestinians (MAP)
- Médecins du Monde
- medico international
- Mennonite Central Committee
- Mouvement pour la Paix – MPDL
- Norwegian Church Aid
- Norwegian People’s Aid
- Norwegian Refugee Council
- Bureau de la coordination des affaires humanitaires et coordinateur résident de l’ONU
- Oxfam
- Première Urgence – Aide Médicale Internationale
- Rebuilding Alliance
- Save the Children International
- Secours Islamique France (SIF)
- Fondation Terre des Hommes
- Fondation Kvinna till Kvinna
- The Swedish Organisation for Individual Relief
- UN OCHA oPt
- UN HCDH
- Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA)
- ONU Femmes
- Programme alimentaire mondial
- Organisation mondiale de la Santé
- Vision du Monde Jérusalem – Cisjordanie – Gaza
Renseignements médias :
Mme Hayat Abu-Saleh, UNOCHA +972 (0) 54 33 11 816 +972 (0) 54 33 11 816, abusaleh@un.org
M. Christopher Gunness, UNRWA, +972 (0) 54 240 2659, c.gunness@unrwa.org
Mme Willow Heske, point focal AIDA, +972 (0) 542851189 +972 (0) 542851189, willow.h@aidajerusalem.org