Aide humanitaire

Nouveau rapport : Mieux protéger les humanitaires pour répondre aux besoins croissants

339 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire en 2023. Alors qu’ils apportent une assistance vitale aux populations affectées par les conflits, les personnels humanitaires et de santé continuent d’être pris pour cible, kidnappés, criminalisés, blessés et parfois même tués.

Médecins du Monde, Ouganda © Sébastien Duijndam

Médecins du Monde, Ouganda ©Sébastien Duijndam

A l’occasion de la journée internationale de l’aide humanitaire le 19 août, Handicap International – Humanité & Inclusion, Médecins du Monde et Action contre la Faim publient un rapport conjoint « Les risques auxquels nous sommes confrontés dépassent l’entendement : Renforcer la protection des personnels humanitaires et médicaux » (disponible en anglais) qui dresse un état des lieux des défis et des principales demandes des organisations humanitaires pour mieux protéger les travailleurs et travailleuses humanitaires et de santé.

Les trois organisations appellent les bailleurs internationaux à mieux prendre en compte la sécurité des personnels humanitaires et de santé dans les financements alloués aux organisations, et demandent aux États d’assurer le respect du droit international humanitaire et des principes humanitaires.

PRINCIPALE MENACE : LES CONFLITS ET LES VIOLATIONS RÉPÉTÉES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE ET DES PRINCIPES HUMANITAIRES

En 2022, au moins 439 attaques contre des travailleurs et travailleuses humanitaires ont été recensées par la Aid Worker Security Database. L’année 2022 a été l’année la plus violente pour les personnels de santé en 10 ans. 1’989 incidents violents contre des établissements et le personnel de santé ont été recensés, faisant 232 morts parmi les travailleurs et travailleuses de santé. Une vingtaine de pays dont le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo, le Myanmar et l’Ukraine, sont particulièrement dangereux pour les professionnels et professionnelles de l’aide et de santé.

Alors qu’ils doivent garantir un accès sécurisé des populations à l’aide en vertu du droit international humanitaire et des principes humanitaires, les Etats et les groupes armés ne cessent de mettre en danger les personnels de l’aide. Ils perpétuent des attaques à leur encontre ou mettent en place des mesures qui politisent et criminalisent l’action humanitaire et la mission médicale. Agissant ainsi, ils augmentent les risques de violence et empêchent les professionnels et professionnelles de l’aide de réaliser leur mission fondamentale : apporter une assistance vitale et des soins de santé basés uniquement sur les besoins des populations affectées.

Nous avons 3 demandes:

→ Financer les coûts de sécurité
→ Soutenir les associations locales
→ Assurer le respect du DIH

LES PERSONNELS HUMANITAIRES ET DE SANTÉ LOCAUX : LES PLUS EXPOSÉS ET LES MOINS PROTÉGÉS

90% des personnels humanitaires et de santé victimes d’attaques sont des actrices et acteurs locaux. Ils et elles sont en première ligne, là où les besoins sont les plus élevés et délivrent une assistance et des soins de santé dans des zones souvent inaccessibles pour les acteurs internationaux. Ils et elles sont les plus exposés au risque de violence, mais sont souvent laissés avec peu de ressources. Les bailleurs de fonds et les partenaires internationaux doivent les soutenir et s’assurer de partager les ressources pour leur permettre d’assurer leur propre sécurité.

FACE À CES RISQUES, DES FINANCEMENTS INSUFFISANTS POUR ASSURER LA SÉCURITÉ

Pour assurer la sécurité de leurs personnels, les organisations humanitaires doivent mettre en place des stratégies pour prévenir et répondre aux risques qui pèsent sur eux . Elles doivent pouvoir s’équiper de matériel, former leur personnel et avoir des personnes dédiées à la gestion de la sécurité, assurer des évacuations des zones à risques, apporter un soutien psychologique, financier ou légal aux personnels victimes d’attaques et à leurs familles. Pourtant les organisations rencontrent des difficultés à faire financer ces coûts et se voient parfois empêchées d’assurer le plus haut niveau de protection de sécurité pour leurs personnels.