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Médecins du Monde condamne les attaques israéliennes contre les hôpitaux de Gaza
Face au manque d’accès aux soins, ensemble, changeons la donne
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Médecins du Monde condamne les attaques israéliennes contre les hôpitaux de Gaza

Articles 15.11.2023
Gaza immeubles dégâts

© MdM Suisse

Ces derniers jours, OCHA et le Croissant-Rouge palestinien (RPC) ont signalé une intensification des attaques aériennes et terrestres directes israéliennes contre les structures de santé. La vie de milliers de patient·e·s, de personnels de santé et de personnes déplacées est extrêmement menacée. Médecins du Monde appelle de toute urgence à la protection immédiate de tous les civils, y compris les patient·e·s, les travailleur·euse·s humanitaires, le personnel médical ainsi que les infrastructures civiles.

Des patient·e·s, civils et personnels soignants ciblé·e·s

Depuis le 9 novembre, les bombardements israéliens autour des hôpitaux du nord de Gaza se sont intensifiés, nombre d’entre eux étant directement touchés par des frappes aériennes. Ces derniers ont tué des personnels soignants et causé de graves dommages aux unités de soins intensifs de l’hôpital d’Al Quds ainsi qu’à la maternité, le système d’alimentation en oxygène, les réservoirs d’eau, le centre cardiovasculaire et une partie du département de chirurgie d’Al Shifa.

Les hôpitaux ont également été encerclés par des attaques terrestres. Des sources citées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont signalé des cas de tirs sur des civils, des patient·e·s et des membres du personnel alors que ces personnes tentaient de fuir les enceintes des hôpitaux. Craignant de partir ou étant physiquement incapables de le faire, les civils ont été assiégés dans des hôpitaux, sans nourriture, sans eau ni électricité. Au 13 novembre, environ 600 patient·e·s hospitalisé·e·s, plus de 200 membres du personnel et 1 500 personnes déplacées étaient piégé·e·s au sein de l’hôpital d’Al Shifa, le plus grand établissement médical de toute l’enclave et un abri pour des dizaines de milliers de personnes. Des informations indiquent également que des patient·e·s et des soignant·e·s ont été pris·es pour cible par des snipers alors qu’elles se trouvaient à l’intérieur des établissements de santé.

Les corps se décomposent dans la cour d’Al Shifa alors que les attaques incessantes contre l’hôpital empêchent le personnel de les enterrer, augmentant ainsi les risques graves de propagation de maladies infectieuses à proximité du plus grand établissement de santé de Gaza.

 

Épargner et protéger les patient·e·s, le personnel médical et l’ensemble des civils

Le gouvernement israélien justifie les attaques contre les soins de santé en mettant en avant leur utilisation présumée par des groupes armés palestiniens pour protéger des objectifs militaires. Tandis que les infrastructures civiles ne doivent jamais être utilisées comme bouclier pour protéger des objectifs militaires, cela ne dispense pas la partie attaquante de son obligation de prendre en compte le risque encouru par les civils. En vertu du Droit International Humanitaire (DIH), les hôpitaux et le personnel médical bénéficient d’une protection spéciale et toutes les parties au conflit doivent prendre toutes les précautions et mesures nécessaires pour épargner et protéger les patient·e·s, le personnel médical et l’ensemble des civils. Les ordres israéliens d’évacuation à l’encontre des hôpitaux ne peuvent pas être considérés comme des précautions appropriées. En effet, l’OMS a averti que l’évacuation des structures de santé serait une « condamnation à mort » pour les patient·e·s, compte tenu de l’effondrement du système médical et de la surpopulation des hôpitaux du sud de Gaza.

Les soins de santé à la population civile sont déjà gravement affectés par le manque de fournitures médicales et les coupures de courant causées par le siège total imposé par le gouvernement israélien depuis un mois. Ces graves attaques, combinées à l’épuisement des réserves de carburant pour les générateurs de secours, ont entraîné la fermeture de tous les hôpitaux du nord de Gaza, à l’exception d’un. Comme les générateurs de plusieurs hôpitaux se sont arrêtés ces derniers jours, la vie des patient·e·s nécessitant des appareils de survie est immédiatement en danger.

Depuis le 11 novembre, 32 patient·e·s de l’hôpital Al Shifa, dont des bébés prématurés, sont morts lorsque leurs systèmes de survie ont été interrompus en raison du manque d’électricité. L’effondrement des grands hôpitaux met en danger extrême une population civile dont les immenses besoins en termes de soins de santé vitaux ne feront qu’augmenter dans un contexte de consommation généralisée d’eau non potable, de baisse des températures et de fortes pluies à venir.

 

Pour une réponse diplomatique forte et efficace

Les attaques contre les hôpitaux auxquelles nous assistons doivent cesser immédiatement. La communauté internationale ne peut pas rester passive à la vue d’hôpitaux bombardés et de patient·e·s tué·e·s. L’absence de réponse diplomatique forte et efficace aux atrocités commises à Gaza constitue un manquement des États à remplir leurs obligations de garantir le respect du DIH.

Médecins du Monde réitère son appel à tous les États à exercer toutes les pressions sur les parties belligérantes pour obtenir un cessez-le-feu immédiat, accompagné d’un accès humanitaire total, sûr et sans entrave, ainsi que du rétablissement de l’approvisionnement en fournitures de base par le gouvernement israélien.

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