2 juin, journée internationale des travailleuses et travailleurs du sexe
Le travail du sexe est un travail ! En 2024, plus de 1’326 travailleuses et travailleurs du sexe ont exercé dans le canton de Neuchâtel. Le projet THAYS de Médecins du Monde facilite l’accès aux soins et à l’information.
Le 2 juin marque la Journée internationale des travailleuses et travailleurs du sexe (TdS), une date choisie en mémoire de l’occupation de l’église Saint-Nizier à Lyon en 1975. Il y a 50 ans, des travailleuses du sexe se mobilisaient pour dénoncer la criminalisation et l’exploitation des TdS. Cet acte de résistance a marqué le début d’un mouvement européen pour la reconnaissance des droits des personnes TdS. Aujourd’hui, discrimination, stigmatisation, précarité administrative et obstacles à l’accès aux soins continuent d’affecter les personnes concernées : en résulte, les TdS ont plus de besoins en santé non-satisfaits que la population générale. Beaucoup ne se rendent pas au sein des services de soins en raison de stigmatisations vécues par le passé et/ou de la crainte d’en vivre, et beaucoup, pour ces mêmes raisons, dissimulent leur profession aux prestataires de soins, empêchant une prise en charge adéquate.
En Suisse, le renoncement aux soins s’entremêle fortement avec des enjeux financiers personnels et l’accès aux droits sociaux. La question de l’accueil et de la stigmatisation des TdS au sein des structures administratives et sociales est par conséquent, également centrale pour assurer leur accès aux soins. Les recherches sur le sujet soulignent l’importance du rôle des organisations de défense des droits des travailleurs du sexe dans la lutte contre les inégalités de santé auxquelles sont confrontés les TdS, en faisant la liaison, renforçant l’information sur le fonctionnement du système socio-sanitaire et en formant les prestataires de service. ProCoRe, le réseau national qui défend les droits et les intérêts des travailleur·euse·s du sexe en Suisse, a publié un guide à destination des professionnel·le·s : respecter le choix professionnel d’un·e TdS, ne pas présumer d’une contrainte, éviter les questions intrusives, remettre en question ses propres préjugés, respecter la confidentialité, ne pas présupposer que le travail du sexe ne soit la cause d’un problème psychologique et s’informer sur le sujet font partie des mots d’ordre de ce guide.
Le projet THAYS assurera une séance d’information le 2 juin 2025 sur le travail du sexe avec des témoignages de terrain et des échanges autour des violences systémiques subies par les TdS, à destination d’une vingtaine professionnel·le·s du réseau socio-sanitaire neuchâtelois.