Face au manque d’accès aux soins, ensemble, changeons la donne
Chiapas, Mexique 2022 © Pierre-William Henry

Mexique

© Pierre-William Henry

450'000  

personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique (OIM).

25 %

de ces migrant·e·s sont des femmes

15 %

sont des enfants ou des adolescent·e·s

Médecins du Monde mène plusieurs programmes d'aide humanitaire au Mexique.
Découvrez nos actions ci-dessous

L’URGENCE HUMANITAIRE AU MEXIQUE

La crise migratoire, les conditions d’accueil déplorables et le taux très élevé de violences basées sur le genre dans la région méso-américaine nécessitent le déploiement d’une action action humanitaire de grande ampleur.

UNE CRISE MIGRATOIRE DE GRANDE AMPLEUR

  • Les personnes migrantes au coeur de l’insécurité

    L’Amérique centrale et le Mexique, qui font partie de la région mésoaméricaine, sont considérés comme le corridor ayant le plus fort flux permanent de personnes migrantes en transit au niveau mondial.

     

    Environ 450’000 personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique. Parmi ces personnes, de plus en plus de familles, de femmes et d’enfants fuyant la pauvreté, la violence et l’insécurité liée au crime organisé et aux pratiques des gangs.

     

    La situation de violence généralisée et d’impunité qui prévaut dans la région mésoaméricaine vient ajouter des déplacements internes de populations à cette crise migratoire transnationale.

     

    L’année 2021 a été marquée par une aggravation de la crise des réfugié·e·s au Mexique, avec une augmentation du flux de personnes ayant besoin de protection internationale et un nombre record de demandes d’asile dans le pays. En effet, 131’448 personnes ont déposé de nouvelles demandes auprès de la COMAR (Commission Mexicaine d’Aide aux Réfugié.es), dont 72,6% au Chiapas.

     

    Alors que les politiques migratoires étaient déjà répressives en Mésoamérique, le contrôle des frontières s’est encore durci. En 2019, les États-Unis ont exercé des pressions et obtenu la signature d’accords avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras, visant à freiner la migration irrégulière. Ces dispositifs ont entraîné la fermeture des routes migratoires, l’augmentation des déportations et des détentions des demandeurs d’asile et la militarisation des frontières. Il en résulte une extrême vulnérabilité des personnes migrantes, sur leur route migratoire mais aussi lors de leur retour forcé.

  • Des conditions d’accueil déplorables

    Au cours du mois d’août 2021, une caravane de personnes migrantes a quitté Tapachula pour le Mexique, mais elle a été violemment réprimée par la Garde Nationale (GN) et la police anti-émeute. Dans le même temps, les déportations (de toutes nationalités) des États-Unis se sont accélérées et le Mexique a également accordé des déportations d’Haïtien·ne·s vers leur pays.

     

    Par ailleurs, au cours de l’année 2021, en raison des modifications des politiques migratoires mexicaines résultant de l’accord avec les États-Unis, des milliers de personnes migrantes africaines, haïtiennes et centro-américaines se sont retrouvées bloquées dans la ville de Tapachula. Le flux en provenance d’Amérique centrale n’a pas diminué non plus. La plupart de ces personnes migrantes sont dans une situation précaire et ont un grand besoin d’aide humanitaire.

    Le réseau international de Médecins du Monde a répondu aux besoins humanitaires des caravanes de personnes migrantes centro-américaines, et africaines bloqués en fournissant des moyens de réhydratation, d’hygiène, des médicaments et en mettant du personnel médical à disposition des entités en charge de la situation, notamment les refuges qui se sont vus surpassés par ces flux de population.

  • Augmentation des violences sexuelles

    Le pays affiche l’un des taux les plus élevés de violence contre les femmes parmi les pays de l’OCDE.

    Le nombre de féminicides y a augmenté ces dernières années.

    922 féminicides en 2021.

    En outre, le pays a le taux de grossesse chez les adolescentes le plus élevé des pays de l’OCDE.

    Les femmes migrantes sont particulièrement confrontées à des besoins de santé liés à leur sexe, leur genre, leur sexualité et leur reproduction tant dans leur pays d’origine que pendant leur transit ou leur installation au Mexique. Ce contexte les expose à des besoins sanitaires spécifiques liés, entre autres, à la violence et aux violences sexuelles liées au genre, aux grossesses non désirées, aux infections sexuellement transmissibles (IST) et aux soins de santé maternelle.

NOTRE ACTION HUMANITAIRE AU MEXIQUE et en Amérique centrale

 

Le réseau international de Médecins du Monde mène un programme humanitaire au Mexique dans le but d’assurer l’accès aux soins et la protection des personnes migrantes et déplacées internes au Honduras, Guatemala, Salvador et au Mexique. Ce programme s’articule autour de trois axes principaux : le soutien aux institutions publiques, le renforcement des politiques de plaidoyer et l’apport d’une aide médicale au Mexique.

  • SOUTENIR LA CAPACITÉ D’AGIR DES INSTITUTIONS PUBLIQUES

    Médecins du Monde apporte une aide aux institutions publiques mexicaines afin d’améliorer leur réponse aux besoins de ces populations et des organisations de la société civile.

     

    L’objectif de notre ONG est également de promouvoir la participation de ces institutions dans le cycle des politiques publiques, et d’améliorer l’accompagnement psychosocial des populations concernées. Ce premier axe met en exergue un besoin de collaboration avec les autorités locales.

  • RENFORCER LE PLAIDOYER

    Médecins du Monde souhaite impulser la création ou la révision de politiques publiques portant sur l’accès aux soins pour les populations migrantes et déplacées internes. En tant qu’élément clé de notre action humanitaire au Mexique, ce plaidoyer vise à tirer la sonnette d’alarme, et à définir les priorités du plan d’action.

     

     

  • ASSURER L’ACCES AU SOIN DES PERSONNES MIGRANTES

    Notre ONG intervient auprès des personnes les plus vulnérables, les enfants et adolescents non accompagnés, ou encore les personnes en situation de déplacement forcé accueillies au sein des programmes de nos partenaires.

     

    Le réseau Médecins du Monde mène un programme régional dans le but d’assurer l’accès aux soins et la protection des personnes migrantes et déplacées internes au Honduras, Guatemala, Salvador et au Mexique. Dans le cadre de ce programme, Médecins du Monde intervient au Mexique, à Tapachula dans le Chiapas pour rétablir l’accès aux soins et améliorer la prise en charge des personnes migrantes.

     

    Les équipes fournissent des soins de santé primaire et mentale dans des abris qui hébergent des centaines de migrants, dans des logements pour demandeurs d’asile, ainsi qu’aux migrants en situation de rue.

     

    Pour compléter la prise en charge des patients, Médecins du Monde renforce l’activité de 11 structures sanitaires locales en appuyant les équipes et en assurant la distribution de matériel médical et médicaments. Dans le cadre de l’urgence COVID, les soins ont été adaptés et un travail d’information et de sensibilisation a été mené afin que les populations vulnérables adoptent les bons réflexes pour se protéger du virus.

  • PRISE EN CHARGE DES VIOLENCES SEXUELLES basées sur le GENRE

    Médecins du Monde renforce l’accès aux soins aux populations migrantes survivantes de violence basée sur le genre à travers un programme de gestion intégrale des cas de survivantes de violence sexuelle et sexiste pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et les bénéficiaires de la protection complémentaire.

    Au Chiapas, 44% des femmes de plus de 15 ans signalent avoir subi des actes de violence émotionnelle, économique, physique, verbale ou sexuelle. Les actes de violence sont perpétrés le plus souvent au sein du couple, en milieu familial, scolaire ou professionnel.

    Face à l’urgence de la situation, Médecins du Monde s’engage dans les écoles, les quartiers, les communautés et auprès des professionnel·le·s de la santé. Nous menons un important travail de sensibilisation portant sur les relations égalitaires et les formes de masculinité non-violente.

Historique
  • 1996

    Début des activités au Chiapas
    Médecins du Monde Suisse débute ses opérations au Chiapas, principalement à Altamirano, en collaboration avec l’hôpital San Carlos pour soigner les populations indigènes et zapatistes affectées par les conflits sociaux et les inégalités structurelles de la région.

  • 1997-2010

    Programme de lutte contre la tuberculose
    Un projet de traitement de la tuberculose est mis en place avec l’hôpital San Carlos, impliquant la formation du personnel médical local, le développement de programmes de vaccination, des cliniques mobiles pour le dépistage, et une prise en charge des frais de transport des patient·e·s.

    En 2007, l’hôpital est reconnu comme centre de référence pour ce traitement, et MdM y renforce ses interventions.

  • 2010

    Clôture du programme initial
    Le projet de lutte contre la tuberculose prend fin, marquant également la clôture du premier programme de MdM au Chiapas.

  • 2014

    Reprise des activités en partenariat avec Madre Tierra Mexico
    En collaboration avec l’ONG local Madre Tierra Mexico, MdM relance des actions en santé dans le sud du Chiapas, axées sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que la santé infantile.

  • 2015

    Ouverture d’un bureau opérationnel au Mexique
    Un bureau est établi pour permettre le développement du programme de santé communautaire, centré sur la participation et la prévention de la santé auprès des communautés indigènes.

  • 2017-2020

    Projet d’autonomisation de la santé communautaire
    MdM lance un projet dans la région d’Altos de Chiapas, visant à soutenir l’autonomie en matière de santé de 140 communautés indigènes de Tzotz Choj. Ce projet renforce la capacité des communautés à gérer leur santé et à accéder aux soins.