Seule une Suisse solidaire peut assumer sa responsabilité globale
© Pierre-William Henry
Réponse de Médecins du Monde Suisse à la consultation sur la coopération internationale 2021 – 2024
Cet été, le Conseil fédéral a mené une consultation publique concernant sa stratégie de coopération internationale 2021-2024. Médecins du Monde propose de prioriser davantage le droit international et de viser explicitement la réalisation des objectifs du développement durable selon l’Agenda 2030 des Nations Unies, notamment en ce qui concerne les aspects relatifs à la santé.
En tant que dépositaire de conventions sur le droit international humanitaire, la Suisse a tout intérêt à ce que le message s’intègre explicitement dans le cadre du droit international. C’est pourquoi le message sur la coopération internationale doit montrer clairement comment sa mise en œuvre contribue à la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies.
Alors que la santé semble de plus en plus être reléguée au second plan dans la coopération internationale de la Suisse, elle reste un facteur essentiel pour atteindre un développement social et économique durable au sens de l’Agenda 2030. C’est pourquoi MdM encourage la priorisation de la santé dans la conception de programmes de coopération internationale, en cohérence avec les objectifs de la politique étrangère en matière de santé, que le Conseil fédéral a adoptée le 15 mai 2019.
Faire valoir les atouts du pays
Grâce à son expertise, la Suisse peut assumer un rôle de leader en matière de formation et de perfectionnement des professionnels de la santé dans les pays les plus pauvres. Il en va de même pour la promotion de l’État de droit afin de permettre aux organisations de la société civile de s’engager en faveur des populations défavorisée, par exemple par la lutte contre les inégalités et les discriminations qui privent les personnes les plus vulnérables de leur accès à la santé.
MdM estime que la Suisse doit investir plus dans la coopération internationale. Le 0.5% du RNB décidé en février 2011 par le Parlement doit être au minimum maintenu. MdM est d’avis que la Suisse doit profiter de sa solidité économique et du bénéfice important qu’elle tire de la mondialisation pour rattraper son retard sur les pays leaders européens et consacrer 0,7% de son RNB à la coopération internationale.
Les intérêts du pays vont au-delà du court terme
Il est essentiel que les accents de la coopération internationale suisse se définissent strictement sur la base de l’efficacité et de l’impact sur le long terme, et non à partir d’un opportunisme politique. Les intérêts de la Suisse vont bien au-delà, il s’agit de préserver nos valeurs sociétales que sont la solidarité et l’engagement humanitaire. Il s’agit de maintenir cette attitude et ces valeurs aussi dans la coopération internationale. Seule une Suisse solidaire peut assumer sa responsabilité globale et défendre ses intérêts de manière crédible sur la scène internationale.