Évacuation de 1 million de personnes de la bande de Gaza : MdM dénonce une demande irréaliste
Médecins du Monde alerte sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza et exhorte Israël à mettre en place un cessez-le-feu afin de permettre la mise en sécurité et la prise en charge de la population dans la bande de Gaza.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les habitant·e·s gazaoui·e·s ont reçu un avertissement de l’armée israélienne leur demandant d’évacuer toute la zone nord et centrale de la bande de Gaza vers le sud, dans un délai de 24h.
Il est déraisonnable, irréaliste et dangereux de penser pouvoir évacuer 1,1 million de personnes en moins de 24h, d’autant plus que les bombardements incessants qui sévissent dans la zone concernée, y compris au sud depuis cinq jours, continuent alors même que la demande d’évacuation a été formulée, la rendant impossible.
Nous sommes extrêmement inquiets pour nos équipes sur le terrain à Gaza. Comme une grande partie des 2.3 millions habitant·e·s de Gaza, ils tentent de se déplacer en ce moment même ; malgré des bombardements incessants. Notre bureau a été endommagé. Il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza ! La situation dans les hôpitaux est catastrophique : eau, électricité, carburant et denrées alimentaires manquent ! Nous appelons la Suisse et la communauté internationale à exhorter Israël à tout mettre en œuvre pour protéger les civils.
Dr Laurent Lob, Co-président de Médecins du Monde Suisse
Tant que les bombardements persisteront au nord et au sud de la bande de Gaza il ne sera pas possible de se déplacer car aucun lieu n’est actuellement sécurisé. Seul un cessez-le feu permettrait de sécuriser le déplacement de la population.
Médecins du Monde demande à ce que cet ordre d’évacuation soit révoqué, que le siège soit levé afin que l’eau potable, la nourriture et le matériel de première nécessité, y compris médical, puissent être acheminés dans la bande de Gaza et que la population puisse être prise en charge et protégée.
Nous demandons également à l’armée israélienne de respecter le droit international humanitaire, qui exige de stopper les bombardements sur les civils et les structures de santé. Médecins du Monde rappelle que toute attaque contre les populations et les infrastructures civiles constitue une violation grave du droit international humanitaire.