3 minutes
En cours de lecture Levons les brevets des tests, vaccins et traitements Covid-19
Articles

Levons les brevets des tests, vaccins et traitements Covid-19

Articles 02.12.2021
Mobilisation pour la levée de la propriété intellectuelle sur les vaccins, tests et traitements anti-covid. Genève, 30 novembre 2021

© MdM

Les personnes avant les brevets

L’émergence d’un nouveau variant du Covid-19 démontre l’impératif de faire progresser l’accès à la vaccination pour toutes et tous.

  • Alors que la découverte du variant Omicron a entraîné la suspension de la réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévue cette semaine, il est plus urgent que jamais de faire pression pour que les tests, les vaccins et les traitements Covid-19 ne fassent plus l’objet de brevets temporaires.
  • La détermination de l’Union Européenne (UE) et de la Suisse à bloquer cette proposition coûte des milliers de vies dans le monde en rendant impossible l’accès aux pays à revenus faibles et moyens. Médecins du Monde est témoin des conséquences sur la santé des personnes.
  • Nous exigeons de l’UE et de la Suisse de protéger la santé des populations et non pas les profits des industriels !
  • Médecins du Monde soutient la demande de dérogation des droits de propriété intellectuelle, et par cela invite les citoyen·ne·s à signer l’Initiative Citoyenne Européenne

 

La conférence ministérielle de l’OMC, originalement prévue à Genève entre le 30 novembre et le 3 décembre, était l’occasion pour les dirigeant·e·s du monde entier d’arrêter cette pandémie en ouvrant la porte à la production mondiale de vaccins, de tests et de traitements contre la Covid-19 par la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur ceux-ci. La suspension de la conférence en raison de l’émergence d’un nouveau variant du coronavirus démontre une nouvelle fois l’urgence d’étendre ces outils à l’ensemble des pays du sud.

L’UE et la Suisse ont choisi de bloquer cette proposition, gardant volontairement les solutions hors de portée des plus démunis de la planète. Nous sommes confrontés à une pandémie contre laquelle la majorité de la population mondiale ne peut être protégée alors que Moderna et Pfizer gagnent 1000 dollars par seconde sur les vaccins.

L’UE et la Suisse ignorent ainsi les demandes réitérées de plus de 100 pays – dont certains de l’UE elle-même, comme l’Espagne et l’Italie – de l’Organisation mondiale de la santé, de plusieurs prix Nobel et chefs religieux, d’anciens chefs d’État, d’experts juridiques, de la société civile et même du Parlement européen.

La contribution du secteur privé à la santé mondiale est toujours la bienvenue, mais ce ne sont pas les entreprises qui dirigent les destinées du monde, choisissant les vies à sauver en fonction de leur pouvoir de négociation et de leur pouvoir économique.

Constance Theisen

Coordinatrice des programmes internationaux et nationaux de Médecins du Monde Suisse

Actuellement, les industriels pharmaceutiques sont un obstacle à la prévention de la propagation de la Covid-19, car nous savons que le manque d’accès universel immédiat aux vaccins, traitements, tests et autres technologies tue. La Covid-19 a tué plus de 5 millions de personnes en 2021, y compris dans les pays où Médecins du Monde est active. Selon l’OMS, 5 millions de décès supplémentaires dus au virus sont attendus d’ici 2022, soit près de 14’000 par jour.

La position de l’UE et de la Suisse contre la demande des pays en développement n’est pas acceptable car elle ne comble pas le déficit actuel de production des produits Covid-19. Les pénuries d’approvisionnement sont artificielles et évitables. C’est la raison pour laquelle des centaines d’organisations de la société civile du monde entier font aujourd’hui pression sur l’UE pour qu’elle change sa position. C’est pourquoi, dans le cadre de la lutte menée par Médecins du Monde pour des vaccins et des traitements Covid-19 accessibles, nous soutenons l’initiative citoyenne européenne (ICE) « Pas de profit sur la pandémie » et appelons chaque citoyen.n.e à se joindre à ces efforts et à signer l’initiative pour faire pression sur la Commission européenne et tous les États membres.