L’Amérique centrale et le Mexique, qui font partie de la région mésoaméricaine, sont considérés comme le corridor ayant le plus fort flux permanent de personnes migrantes en transit au niveau mondial.
Environ 450’000 personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique. Parmi ces personnes, de plus en plus de familles, de femmes et d’enfants fuyant la pauvreté, la violence et l’insécurité liée au crime organisé et aux pratiques des gangs.
La situation de violence généralisée et d’impunité qui prévaut dans la région mésoaméricaine vient ajouter des déplacements internes de populations à cette crise migratoire transnationale.
L’année 2021 a été marquée par une aggravation de la crise des réfugié·e·s au Mexique, avec une augmentation du flux de personnes ayant besoin de protection internationale et un nombre record de demandes d’asile dans le pays. En effet, 131’448 personnes ont déposé de nouvelles demandes auprès de la COMAR (Commission Mexicaine d’Aide aux Réfugié.es), dont 72,6% au Chiapas.
Alors que les politiques migratoires étaient déjà répressives en Mésoamérique, le contrôle des frontières s’est encore durci. En 2019, les États-Unis ont exercé des pressions et obtenu la signature d’accords avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras, visant à freiner la migration irrégulière. Ces dispositifs ont entraîné la fermeture des routes migratoires, l’augmentation des déportations et des détentions des demandeurs d’asile et la militarisation des frontières. Il en résulte une extrême vulnérabilité des personnes migrantes, sur leur route migratoire mais aussi lors de leur retour forcé.