Violences faites aux femmes

Violences sexistes, et en particulier les violences faites aux femmes

Manifeste de Médecins du Monde

ESPOIR DES FEMMES HAITIENNES MŽdecins du Monde Suisse Kerlie Henry

Les violences sexistes, et en particulier les violences faites aux femmes et aux filles, sont l’une des formes les plus répandues de violation des droits humains dans le monde. Elles ont des conséquences graves sur la santé, le développement et l’identité des victimes. Dans un manifeste présenté cet après-midi, Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme face à cette problématique et met en avant différents mécanismes de prévention et de réaction pour y remédier.

 Sintra, Portugal, 10 octobre 2019 : Médecins du Monde (MdM) a présenté cet après-midi le manifeste « Violences sexistes, et en particulier les violences faites aux femmes ». Dans ce manifeste, il est question de la persistance de ce type de violences dans le monde, qui constituent une violation des droits humains et un obstacle majeur à l’égalité des sexes. Il propose également différents mécanismes de prévention et de réaction pour y remédier. La présentation a eu lieu au Centre culturel Olga Cadaval à Sintra et a réuni 16 présidents et directeurs exécutifs des associations du réseau international de MdM, actuellement au Portugal pour des réunions conjointes.

Les violences, en particulier les violences faites aux femmes et aux filles, représentent l’une des violations les plus répandues et systématiques des droits humains. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 35 % des femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles dans le monde en 2017. En Suisse, l’étude d’Amnesty International publiée au printemps dernier a révélé qu’une femme sur cinq a déjà subi des violences sexuelles.

Selon Médecins du Monde, ces violences peuvent se fonder sur l’inégalité entre les sexes, la discrimination, la pauvreté, la privation de ressources de base ou encore la guerre et les conflits. Il s’agit d’un problème « avec de graves conséquences sur la santé physique, sexuelle et psychologique, et sur le développement et/ou l’identité des victimes », souligne le manifeste.

Pour MdM, il est donc impératif de lutter contre ce phénomène pour faire respecter le droit à la santé, protéger et améliorer la santé sexuelle et reproductive et les droits associés, ainsi que garantir la paix et promouvoir le développement durable.

Pour prévenir les violences sexistes et y remédier, Médecins du Monde propose une série de solutions. En matière de prévention, l’organisation insiste sur la nécessité de « promouvoir des changements positifs au niveau normatif et comportemental », ce qui implique d’œuvrer dès le plus jeune âge et auprès de tous les enfants à la déconstruction des stéréotypes liés au sexe, afin de faire évoluer les normes concernant les relations entre les sexes et l’identité de genre. Par ailleurs, il est aussi essentiel de « susciter un changement de perception dans les groupes exposés aux violences sexistes », en communiquant sur ce genre de violences, ce qui protège la dignité des victimes et met en avant leur capacité d’agir.  

La prévention doit aussi reposer sur des « cadres juridiques et politiques directement et indirectement liés aux violences sexistes ». Ce qui signifie renforcer les normes sanitaires en adoptant une approche multisectorielle, afin d’éviter la répétition des violences grâce à l’identification précoce des victimes et leur orientation vers d’autres services fondamentaux.

En matière de réaction aux violences sexistes, Médecins du Monde indique qu’il est impératif de protéger les « droits de la victime à la protection et à l’accès aux services de soutien » à travers des interactions entre le secteur de la santé – disponibilité d’interventions essentielles, gratuites et flexibles en matière de santé reproductive, de santé générale et psychosociale –, les refuges, les centres de soutien, les organes d’application de la loi et les services d’assistance juridique.

Nous devons également « impliquer les hommes et les garçons », qui peuvent être auteurs de violences, victimes, témoins et agents du changement. Il faut les aider à reconnaître leurs vulnérabilités et leurs besoins spécifiques liés aux violences sexistes, « resserrant ainsi le lien entre prévention et réaction ».

Tout au long de ce manifeste, MdM réaffirme son soutien aux engagements internationaux déjà pris dans ce domaine et appelle à redoubler d’efforts en vue de sa mise en œuvre. Enfin, MdM souligne sa volonté de lutter contre tout type de violences sexistes au sein de l’organisation et parmi ses partenaires, grâce à la mise en place d’une tolérance zéro face à ces situations et à la promotion de l’égalité des sexes.