Accueillir toutes les personnes qui en ont le plus besoin
Le Centre d’Accueil en Santé et Orientation (CASO) est un service de première ligne, avec la mission d’accompagner et orienter les personnes en situation de précarités vers le réseau socio-sanitaire. Pour chaque situation, une solution peut ainsi être envisagée, quelque soit le profil des personnes. Tout le monde, sans distinction et quelque soit son statut, est accueilli au sein du CASO.
Notre approche vise en premier lieu à contrer les barrières socio-économiques présentes dans l’accès aux soins et à la santé. Notre public-cible est volontairement très large, conscients que ces obstacles ne s’appliquent pas qu’aux populations communément entendues comme très vulnérables. En Suisse, une part importante de la population renonce à des soins faute de moyens, parmi lesquels de nombreux·se·s actif·ve·s, étudiant·e·s ou retraité·e·s. Sans éclipser les publics plus « bas-seuil » tels que les personnes sans-abris ou en situation d’addiction, le projet nourrit l’intention de s’adresser plus largement à toute personne pour qui les coûts des soins représentent un défi.
Un postulat très novateur anime ce projet : celui de permettre à toutes et tous d’accéder gratuitement à un·e professionnel·le de santé et au réseau de soin. Dans le contexte suisse, c’est une première à l’échelle d’une ville. Le CASO est ouvert depuis le 17 septembre, les résultats du projet seront suivis de près : le volume et la nature des consultations seront évidemment un élément important. Ces données dépendent de facteurs tels que le lieu, la connaissance du service, le concours des partenaires du réseau pour y orienter les patient·e·s, etc…
Lors de permanences infirmières, nous offrons plus qu’une aide médicale, nous offrons également une écoute et un soutien moral important. Certaines personnes viennent parfois simplement pour parler, et ce moment d’écoute les rassure. En créant un lien de confiance, elles sont ainsi plus à l’aise pour parler de leurs problèmes de santé, ce qui nous permet de mieux les accompagner. Ces instants de partage sont essentiels, en établissant cette relation, nous pouvons les guider plus efficacement vers
des solutions adaptées à leurs besoins.Gaël Glories, infirmier et responsable du projet
Pendant ces premiers mois, nous espérons démontrer la pertinence d’un tel service, en affiner les contours et les prestations qui pourraient s’y intégrer à l’avenir. Un important travail de monitoring aura lieu durant cette phase, dans le but de faire état des principales problématiques de santé rencontrées par les patient.e.s et les défis relatifs en matière d’accès et de prise en charge.
Un travail en réseau
Le CASO est né d’une demande de la ville d’Yverdon-les-Bains, qui a approché Médecins du Monde pour mettre un place un lieu de soins à destination des personnes précarisées, sur le modèle de la Fondation Point d’Eau Lausanne. Après avoir mené une évaluation des besoins présents dans la région, le CASO teste aujourd’hui ces prestations et affine les recommandations qui seront présentées à la ville dans un rapport final.
Ce projet, porté par Médecins du Monde, rassemble plusieurs acteur·rice·s des champs de la santé et du travail social de la région du Nord vaudois. Dès sa conception, les différentes étapes ont pu être construite avec le concours de ses partenaires sous l’égide de la ville d’Yverdon-les-Bains, et avec le concours des autorités cantonales compétentes. Cette collaboration avec le réseau est importante car elle assure une lecture localisée et soulève des réflexions bienvenues.
Le projet dispose d’un partenariat avec la permanence médicale des Etablissements hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv), qui assurent la référence médicale du projet, à disposition de l’équipe soignante pour faciliter le traitement des situations qui relèvent de compétences médicales et référer au besoin les patient·e·s vers leur propre consultation. Le projet pilote offre ainsi un modèle de prise en charge localement intégré au réseau de soin, sans s’y substituer.
Des partenariats importants du point de vue opérationnel ont ainsi pu voir le jour, comme ce qui est en place avec la permanence de médecine générale. D’autres partenariats sont actés ou en cours d’élaboration, comme c’est le cas avec la Clinique dentaire de la jeunesse, qui permet le traitement adéquat du matériel, ou encore la pharmacie centrale pour la délivrance des traitements.
C’est une immense chance, aux prémices d’un projet comme celui-ci, de pouvoir compter sur le concours de ces différentes institutions, unies par un même but au service de la population. Ces différents regards ont participé à calibrer le projet et enrichir nos hypothèses. C’est un soutien essentiel, et un modèle à poursuivre.
