Urgence sanitaire à Idomeni : femmes et enfants pris au piège

La fermeture programmée de la route des Balkans est une proposition dangereuse qui expose des milliers de familles, femmes et enfants à des conditions sanitaires et de sécurités désastreuses.

Médecins du Monde est engagée depuis septembre 2015 à Idomeni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine (FYROM). 20’000 personnes ont été prises en charge par notre équipe depuis le début de notre intervention, 25 % sont des enfants. La situation est aujourd’hui dramatique pour des milliers de réfugiés. Plus de 15’000 personnes sont aujourd’hui bloquées à Idomeni dans des conditions indignes.

Médecins du Monde constate une nette dégradation pour les personnes les plus vulnérables :

  • Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans sont de plus en plus nombreux à consulter.
  • Les équipes sur le terrain constatent une recrudescence des pathologies dermatologiques, des gastro-entérites, des infections respiratoires et des maladies chroniques.
  • Toutes les conditions sont réunies pour favoriser les épidémies, Médecins du Monde craint des pics de rougeole et de choléra.

L’établissement d’un corridor humanitaire sûr est nécessaire. Médecins du Monde Suisse propose que les pays occidentaux octroient des visas humanitaires pour permettre aux réfugiés d’arriver en vie et d’accéder à des soins de santé. Depuis l’an 2000, plus de 32’000 personnes ont déjà péri dans la mer Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe, dont plus de 3’700 pour la seule année 2015.

« La situation n’est plus tenable pour les enfants et les femmes, les conditions sanitaires se détériorent de jour en jour et la fermeture des frontières entrave l’accès aux soins et favorise les tensions, récupérées avec malveillance. Les États occidentaux proposent le retour forcé des réfugiés vers la Turquie, une posture cynique dépourvue de toute humanité et qui les dégage de toute responsabilité humanitaire. »

Dr Bernard Borel, président de Médecins du Monde Suisse