Publication du rapport européen du réseau de Médecins du Monde

L’accès aux soins des personnes confrontées à de multiples facteurs de vulnérabilité

Image rapport européen

Le réseau international de Médecins du Monde (MdM) publie son nouveau rapport européen intitulé L’accès aux soins des personnes confrontées à de multiples facteurs de vulnérabilité – Obstacles à l’accès aux soins des enfants et des femmes enceintes en Europe. L’enquête se base sur 41 238 consultations médicales et sociales individuelles auprès de 22 171  personnes dans 9 pays européens en 2014.

Le droit à l’accès aux soins des femmes enceintes et des enfants est un des droits humains les plus basiques, universels et essentiels.

Pourtant cette enquête montre que plus de la moitié des femmes enceintes interrogées (54%) n’ont pas eu accès à des soins prénataux. La grande majorité d’entre elles n’ont pas de couverture maladie (81%). Moins de 1% des migrantes enceintes (y compris les citoyennes de l’Union européenne) ont migré pour des raisons de santé.

Il est choquant de constater que seul un tiers des enfants reçus en consultation en Europe avaient été vaccinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et à peine un peu plus d’entre eux contre le tétanos (42,5%).

Presque tous les patients reçus (91,3%) vivaient sous le seuil de pauvreté. La grande majorité d’entre eux (84,4%) avaient été confrontés à au moins un acte de violence.

Presque les deux tiers des patients (62,9%) n’avaient pas de couverture maladie, principalement du fait de lois restrictives qui excluent certains groupes de population. Les barrières à l’accès aux soins les plus citées sont l’impossibilité de payer les soins (27,9%) et des problèmes administratifs (22%). En conséquence, 22,9% des patients perçoivent leur santé physique comme (très) mauvaise et cela atteint 27,1% pour la santé mentale.

Les données rassemblées contredisent aussi clairement le mythe du tourisme de santé des migrants pauvres  en Europe : seuls 3 % des migrants reçus par MdM  avaient migré pour des raisons de santé, ils vivent en moyenne depuis 6,5 ans dans le pays avant de consulter MdM et seuls 9,5% des migrants souffrant de maladies chroniques le savaient avant leur arrivée en Europe.

Alors que les décideurs politiques européens reconnaissent de plus en plus l’impact de la crise économique et des mesures d’austérité sur l’accès aux soins, peu de choses ont changé en pratique pour les personnes démunies. MdM appelle les Etats membres et les institutions  de l’UE à garantir des systèmes de santé universels de santé publique, fondés sur la solidarité, l’égalité et l’équité, ouverts à toute personne vivant en Europe. Tous les enfants résidant en Europe doivent avoir un accès sans réserve  aux programmes de vaccination nationaux et aux soins pédiatriques.  Toutes les femmes enceintes doivent avoir accès à l’interruption de grossesse, aux soins prénataux et postnataux et à un accouchement sans risque. Très peu de migrants sans papiers tombent gravement malades en Europe et lorsque cela arrive, cela arrive longtemps après leur arrivée. Ils devraient être protégés de l’expulsion  lorsqu’un accès effectif à des soins de santé adéquats ne peut pas être assuré dans le pays vers lequel ils vont être expulsés.

MdM appelle tous les professionnels de santé à fournir des soins à tous les patients, quels que soient leur statut et les barrières légales en vigueur, en accord avec la Déclaration des Droits du Patient de l’Association médicale mondiale.

L’infographie et le rapport complet peuvent être téléchargés en espagnol, en français et en anglais sur www.mdmeuroblog.wordpress.com

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